mercredi 30 novembre 2011

Rapport sur les gaz de roche-mère #3: Les coûts


Si vous vous posiez la questions des coûts d'exploitation des gaz de schiste, le rapport éclaire la lanterne  du gouvernement à ce sujet page 17:
Des éléments de coûts
Selon certains professionnels rencontrés par la mission, le coût unitaire de réalisation d’un forage
(un puits muni d’un drain horizontal et 10 fracturations hydrauliques) destiné à l’extraction d’un hydrocarbure de roche-mère serait de l’ordre de 8 à 10 M$ (les coûts peuvent être bien moindres dans certains bassins) se décomposant en 40 à 50 % pour la plateforme de forage, 8 à 10 % pour l’acquisition des tubes et coffrages et 30 à 40 % pour la fracturation hydraulique.
Les taux de récupération des gaz de roche-mère varient de 20 à 40 %, ceux des huiles de 1 à 2 %. Ils sont faibles par rapport à ceux des gisements conventionnels (60 à 80 %) mais ils s'améliorent progressivement, permettant une diminution du coût par unité d'hydrocarbure produit. 

Page 18:
2.3 Présentation détaillée des techniques de forage et d'extraction

Les techniques utilisées, et détaillées ci-après, pour rechercher, puis extraire l’huile et le gaz de roche-mère, diffèrent de celles employées pour l’exploitation des gisements conventionnels sur quatre points principaux, ces différences résultant des contextes géologiques différents :

En l’absence d’accumulation d’hydrocarbure, il est nécessaire d’utiliser de nombreux puits pour accéder à un gisement vaste mais peu concentré. L’extraction des hydrocarbures de roche-mère exige une occupation (au moins temporaire) des sols importante ;
Toujours en raison de la faible concentration en hydrocarbure des gisements, l’extraction nécessite le forage de nombreux drains horizontaux au sein de la roche-mère : les tubes de production sont ainsi au contact du plus grand volume possible du gisement ;
La roche-mère étant très peu perméable, il faut créer ou rétablir dans la roche-mère autour du drain horizontal des fissures ou fractures pour canaliser et en extraire les hydrocarbures. On a recours à une opération de fracturation hydraulique ;
Les opérations techniques étant plus nombreuses et plus complexes que pour l’exploitation d’un gisement traditionnel, les opérateurs gaziers ou pétroliers font appel, en sous-traitance, à un plus grand nombre de sociétés de services.

2.3.0/ Exploration 
La phase d'exploration comprend en général :
le travail sur les données existantes : études géologiques diverses, sondages, géophysique, etc. Les données géophysiques acquises dans le passé peuvent être re-traitées, les outils informatiques de dépouillement ayant progressé ces dernières années et les objectifs actuels pouvant différer de ceux de la campagne initiale ;
un éventuel travail géologique classique de terrain, sur certains secteurs mal connus ;  des investigations de sismique-réflexion (camions-vibreurs comme source sismique) ;  des forages profonds avec carottage des couches intéressantes (pour analyses et essais de
Direction Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie
18laboratoire) et logs de diagraphies diverses (résistivité, acoustique, température, etc.).
S'agissant des hydrocarbures de roche-mère, si l'on veut conclure sur l'exploitabilité et la rentabilité économique d'un gisement, il est indispensable de réaliser en outre quelques essais de fracturation hydraulique, en forage vertical le plus souvent, assortis de prises de données complètes (notamment pression-débit des fluides et micro-sismicité). 
Si l'on compare le précédent paragraphe à celui cité plus haut sur les coûts, on voit que si le carottage s'avère concluant, l'investissement pour l'exploration est le même que pour l'exploitation… Il en ressort qu'en regard des fonds investis, les exploitants sont en quelque sorte tenus de rentabiliser leurs investissements…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire