mercredi 30 novembre 2011

Rapport sur les gaz de roche-mère #4 La technique


Ce rapport au gouvernement donne des informations intéressantes sur la technique de fracturation, page 20:
Les opérations complexes de fracturation (variation de la pression, des débits, de la composition des différentes strates du fluide de fracturation, ..) dépendent des caractéristiques de la roche à fracturer.
Les fractures et les fissures créées dans la roche-mère sont généralement une longueur de quelques dizaines de mètres et peuvent atteindre 100 m. Les opérateurs sont capables de générer des fissures pouvant atteindre quelques centaines de mètres. Le processus de fracturation est piloté depuis la surface par un opérateur en agissant sur la pression et le débit du fluide de fracturation injecté. L’opérateur applique un protocole préalablement défini. Le développement de la fracturation peut être contrôlé en temps réel en utilisant un dispositif de micro-sismique qui détecte et visualise la position des fissures crées.
L’expérience et le tour de main des opérateurs de fracturation ont une grande influence sur l’efficacité des travaux et donc le pourcentage du gisement récupérable. 
Un bémol, et de taille lorsqu'il s'agit de prendre une décision mettant en jeu un aussi grand nombre de puits que celui qui est envisagé:
A la lumière de ses auditions, force est à la mission de constater que, au-delà des principes, les détails des techniques de fracturation utilisées par les grandes sociétés de service susceptibles d’intervenir en France sont mal connus de nos organismes techniques et même, ce qui est plus surprenant, des opérateurs pétroliers disposant de titres de recherches d’hydrocarbures de roche- mère dans notre pays et qui font appel à leurs services.
Il est vrai que ces techniques sont considérées par les sociétés de services de fracturation comme faisant partie de leurs secrets industriels, que les progrès techniques sont très rapides en ce domaine et que rares ont été les opérations de fracturation en roche-mère réalisées dans notre pays. Aucune société de service en fracturation ne dispose de base technique en France.
Autrement dit: "faites-nous confiance: on ne sait pas comment nos sous-traitants font, mais tout ira bien"

D'autres éléments sur les liquides de fracturation, page 21:
Le fluide de fracturation : pressions, volumes d’eau injectés  
Le fluide de fracturation est constitué essentiellement d’eau. Selon l’IFPEN, la quantité d’eau nécessaire au forage et à la fracturation d’un puits de gaz de roche-mère serait comprise entre 10 000 et 20 000 m3 (soit à peu près la consommation mensuelle d'une ville de 2000 habitants). Ce volume se décompose de la manière suivante : 1000 à 2000 md’eau seraient nécessaires pour le forage d’un puits, chaque fracturation requiert l’usage d’environ 1500 à 2000 md’eau et chaque drain fait l’objet de 8 à 10 fracturations en moyenne sur la base d’un drain de 1000 m environ. 
Ces volumes d'eau sont à mettre en regard de la sécheresse qui sévit cette année, dont on ne sait évidemment pas si elle va se résorber ou s'aggraver…

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