mercredi 30 novembre 2011

Rapport sur les gaz de roche-mère #5 Les produits chimiques

Ce rapport est décidément précieux, il publie la liste des produits chimiques qu'il serait possible d'utiliser en lieu et place des 700 produits injectés jusque-là aux USA – ce qui ne garantit pas que tel soit le cas, voir page 21:

Les additifs chimiques utilisés dans la fracturation 
Si l’on a utilisé dans le passé aux Etats-Unis plus de 700 produits chimiques différents, plus ou moins nocifs pour l’environnement, et cela de manière non transparente, comme adjuvants pour les opérations de fracturation de roche-mère, la situation s’est aujourd’hui considérablement assainie.
Selon l’EPA, les opérateurs miniers et des experts du pôle Avenia, rencontrés par la mission, il est possible pour réaliser une opération de fracturation dans de bonnes conditions, de n’utiliser, outre l’eau et les agents de soutènement, "qu’une douzaine de produits" (guillemets ndlr)conformément au tableau ci- après (1 gallon = 3,79 litres).

Le commentaire du rapport sur ce tableau:
Certains de ces produits sont d’usage courant depuis des décennies dans l’industrie pétrolière et gazière conventionnelle, ainsi que dans l’exploitation des puits géothermiques dans le bassin parisien. Il en est ainsi par exemple des inhibiteurs de corrosion et des biocides.
Les quantités d’adjuvants de fracturation utilisées sont faibles si on les exprime de manière relative : de l’ordre de 0,5 % du volume du fluide de fracturation. 
Elles sont importantes si on les considère de manière absolue : quelques dizaines de mètres cubes pour un puits. 
Si l'on fait le calcul, il s'agit quand même de 50 à 100 mètres cubes de produits chimiques dans le sous-sol profond par injection… Le rapport sous-estime donc les quantités, sachant que les membres du gouvernement ne feront pas le calcul.

Mais il avoue quand même:
Les risques pour l’homme ou l’environnement qui s’attachent à l’usage de ces produits peuvent être relativisés : ces produits sont destinés à être introduits dans un milieu situé à 2000 mètres de la surface et déjà fortement imprégné d’hydrocarbures.  
C’est seulement en cas d’incident qu’ils peuvent entrer en contact avec des milieux fragiles à protéger. 
Que penser de cette dernière phrase (soulignée par mes soins…)?

On trouve plus loin, à propos des produits chimiques, page 25:

Un dispositif dérogatoire pourrait être prévu afin d’autoriser, à titre exceptionnel, un opérateur à utiliser un produit non visé par la liste des produits autorisés à la double condition de la démonstration par le demandeur de l’innocuité du produit concerné et de l’accord du Comité scientifique.
Comme dans beaucoup d'autres problèmes industriels, les études sur la toxicité des produits sont faites par ceux qui ont intérêt à leur innocuité… On peut déjà douter de l'impartialité des résultats qui seront produits…

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